Système scolaire indien

Le principe de l’école gratuite et obligatoire pour les enfants de 6 à 14 ans est inscrit dans la Constitution indienne. Alors que 96,5% des enfants des campagnes sont scolarisés (selon les statistiques officielles de 2012), la qualité de l’enseignement public est vivement critiquée. Environ 25% des professeurs sont absents chaque jour. Seul un professeur d’école primaire sur 5 serait correctement formé. L’OCDE a évalué en 2009 le niveau de connaissances des enfants  et classé l’Inde en 73ème position sur 74 pays.

Les familles indiennes qui le peuvent s’orientent vers le privé : entre 2011 et 2016, le public a perdu 13 millions d’élèves et le privé en a gagné 17,5 millions.

Autre problème : seuls 40% des adolescents accèdent au secondaire.

Vineet Nayar, l’ancien patron d’une des principales sociétés de services informatiques indiennes,  met désormais ses compétences au profit de sa fondation Sampark pour l’éducation des jeunes indiens. Son discours et ses méthodes sont en cohérence avec ses valeurs : honnêteté, transparence, confiance et dialogue.

« Ma femme et moi avons investi 100 millions de dollars dans la fondation Sampark avec un seul objectif : transformer radicalement l’enseignement primaire en Inde ».

Au sein de sa fondation, l’objectif est de doter dix millions d’enfants, habitant les campagnes les plus reculées, de bases solides en anglais et en maths. Des supports audio en plastique bénéficiant d’une autonomie de 15 jours et rechargeables grâce à une dynamo ont été conçus pour un euro par an et par enfant.

100 000 enseignants ont adhéré aux modules de formation organisé par Sampark, diffusé dans 76 000 écoles qui accueillent sept millions d’enfants.

Au bout d’un an le résultat était déjà spectaculaire : 86% des écoliers étaient capables d’effectuer les calculs élémentaires, et plus de 80% d’entre eux peuvent apprendre 500 nouveaux mots en anglais , 100 phrases et 25 histoires en 120 leçons.

En 2025, les 100 millions de dollars seront consommés et Vineet Nayar et sa femme fermeront la fondation Sampark.

« Un objectif doit avoir un terme. Les idées en open source survivront. Nous ne voulons surtout pas que la fondation se confonde avec nous, car vous pouvez tuer une organisation quand il y a confusion entre sa raison d’être et sa propriété ».

extrait d’un article de Françoise Blind, dans Les Echos week-end