Comment l’Inde perd son âme

Du 11 avril au 19 mai se tiennent les élections législatives en Inde : pour recueillir 900 millions de voix , une caravane de votation parcourt le pays entier.

En 1990 naît un parti nationaliste hindou , le BJP, le parti du peuple indien. D’emblée, ce parti a rejeté la profonde tolérance qui a permis jusqu’en 2014 à huit religions de coexister en Inde : l’hindouisme (900 millions de personnes), l’islam ( presque 200 millions), le christianisme ( 27 millions), les sikhs (20 millions), le bouddhisme (8 millions), le jaïnisme ( 4,5 millions), le zoroastrisme, le judaïsme sans compter les religions autochtones (100 millions)….

Présente sur le drapeau de l’Inde avec le sceau de l’empereur bouddhiste Ashoka, non seulement la non-violence a fait progresser l’Inde, mais aussi la conscience du monde. C’est cela que Narendra Modi , le premier ministre actuel, est en train de liquider….

Modi peut-il être battu ? Peu de progrès économiques, déception de la « neo-middle class », jeunes à qui Modi avait fait toutes les promesses. Les stars de Bollywood sont des acteurs musulmans toujours populaires. Et pour le vieux parti du Congrès, social-démocrate, Priyanka Gandhi, petite-fille et sosie d’Indira, est enfin entrée dans la bataille.

Le Taj Mahal, trop musulman, a été retiré des circuits touristiques officiels! Et l’assassin de Gandhi a maintenant ses statues.

 

extrait de la chronique de Catherine Clément, La Croix, 6 mai 2019