A Delhi, une école sous un pont du métro.

Au cours d’un long périple autour du monde, le photographe Brice Garcin a découvert une étonnante école, installée sous un pont du métro, à l’initiative d’un épicier. Gratuite, elle accueille les enfants démunis du quartier.

<strong>Moyens rudimentaires.</strong><br/>Les écoliers sont toujours très attentifs. Aller à l’école est tellement inespéré pour eux ! Ils vivent en effet dans les bidonvilles voisins et leurs parents sont, pour la plupart, manœuvres, conducteurs de rickshaw, saisonniers, migrants. L’école a cependant peu de moyens : les tableaux sont peints sur les murs et, au début, les enfants étaient assis par terre./Brice Garcin/Hans Lucas

Moyens rudimentaires. 
Les écoliers sont toujours très attentifs. Aller à l’école est tellement inespéré pour eux ! Ils vivent en effet dans les bidonvilles voisins et leurs parents sont, pour la plupart, manœuvres, conducteurs de rickshaw, saisonniers, migrants. L’école a cependant peu de moyens : les tableaux sont peints sur les murs et, au début, les enfants étaient assis par terre. / Brice Garcin/Hans Lucas

Lorsqu’il était jeune, Rajesh Kumar Sharma rêvait de devenir ingénieur. Malheureusement, les difficultés financières de ses parents ne lui ont pas permis de se former dans l’école supérieure de ses rêves. Il est devenu épicier, métier dans lequel il a toutefois bien réussi. Mais, se souvenant de son passé douloureux, il a décidé de prendre sa revanche en aidant les enfants qui n’ont pas les moyens d’aller à l’école. À Delhi, la capitale indienne aux 20 millions d’habitants, dans le quartier pauvre de Yamuna Bank, il a ouvert, depuis 2006, ce qu’il appelle « l’école gratuite sous le pont ».

<strong>Discipline. </strong><br/>Avant le début des cours, Rajesh Kumar Sharma s’assure que tout est en place. Il n’hésite pas à faire montre d’autorité, histoire de « faire comprendre que gratuité ne rime pas avec absence de règles ». Grâce à son initiative, une partie des enfants rejoindra ensuite une école publique où l’enseignement est plus complet et où des repas gratuits sont fournis./Brice Garcin/Hans Lucas

Discipline. 
Avant le début des cours, Rajesh Kumar Sharma s’assure que tout est en place. Il n’hésite pas à faire montre d’autorité, histoire de « faire comprendre que gratuité ne rime pas avec absence de règles ». Grâce à son initiative, une partie des enfants rejoindra ensuite une école publique où l’enseignement est plus complet et où des repas gratuits sont fournis. / Brice Garcin/Hans Lucas

Il a en effet investi un espace entre les piliers d’un des ponts du métro pour y installer une salle de classe improvisée. Puis, il a écumé les environs pour convaincre les parents de laisser les enfants aller à l’école qui est, selon lui, le meilleur antidote à la criminalité. D’ailleurs, selon l’Unesco, faute d’aller à l’école, 17,7 millions d’enfants et d’adolescents indiens sont susceptibles de tomber dans différentes formes de déviances.

<strong>Soins. </strong><br/>À Delhi, des médecins volontaires, équipés d’une ambulance, vont distribuer gratuitement des médicaments dans les quartiers pauvres. Depuis qu’ils ont appris l’existence de l’école, ils ont pris l’habitude de venir trois fois par mois prendre soin des écoliers. Ceux-ci font la queue devant le camion. Compte tenu du dénuement de leurs familles, c’est leur seule chance d’être soignés./Brice Garcin/Hans Lucas

Soins. 
À Delhi, des médecins volontaires, équipés d’une ambulance, vont distribuer gratuitement des médicaments dans les quartiers pauvres. Depuis qu’ils ont appris l’existence de l’école, ils ont pris l’habitude de venir trois fois par mois prendre soin des écoliers. Ceux-ci font la queue devant le camion. Compte tenu du dénuement de leurs familles, c’est leur seule chance d’être soignés. / Brice Garcin/Hans Lucas

Chaque matin, Rajesh Kumar Sharma, désormais aidé par un assistant et par des volontaires, enseigne à ses petits protégés l’anglais, l’hindi, l’histoire-géographie et les mathématiques.

<strong>Renfort. </strong><br/>L’école reçoit de plus en plus de renfort. Non seulement Rajesh Kumar Sharma est désormais aidé par un assistant très dynamique, Laxmi Chandra, mais des volontaires donnent régulièrement des cours. Sur cette photo, le fils de Laxmi Chandra est en train de corriger les cahiers. Le sérieux de la petite élève, son appréhension d’avoir mal fait se lisent sur son visage./Brice Garcin/Hans Lucas

Renfort. 
L’école reçoit de plus en plus de renfort. Non seulement Rajesh Kumar Sharma est désormais aidé par un assistant très dynamique, Laxmi Chandra, mais des volontaires donnent régulièrement des cours. Sur cette photo, le fils de Laxmi Chandra est en train de corriger les cahiers. Le sérieux de la petite élève, son appréhension d’avoir mal fait se lisent sur son visage. / Brice Garcin/Hans Lucas

Longtemps professeur de design graphique, Brice Garcin, 42 ans, a décidé un jour de changer de vie et de faire de la photo, qu’il pratiquait déjà, son métier. Il s’est alors lancé dans un tour du monde qui a duré deux ans et demi. À Delhi, un Anglais qui s’était porté volontaire pour « l’école sous le pont » lui a fait découvrir cette initiative maintenant bien installée. Les dons, qui commencent à affluer, ont permis d’acheter un peu de matériel, des cahiers et des chaises notamment. Au début, les écoliers étaient assis par terre dans la poussière.

Photos de Brice Garcin/Hanslucas Texte de Paula Boyer